Assurance

Le marché de l'assurance emprunteur prêt à se transformer ?

Encore dominé par les banques, le marché de l’assurance emprunteur devrait encore évoluer au profit des assureurs alternatifs et des consommateurs.

Avec des marges se situant entre 50 et 80%, l’assurance emprunteur est un produit très rentable pour les acteurs du marché. Néanmoins, les banques conservent encore 85% de ce marché estimé à près de 10 milliards d’euros. Pourtant, la délégation d'assurance permet de réaliser des économies conséquentes pour le consommateur final. Quels sont les freins à la délégation d'assurance emprunteur et surtout comment accompagner les prospects et clients dans leur démarche pour gagner des parts de marché aux acteurs traditionnels ? On vous explique tout !

Des économies substantielles pour les consommateurs

Les consommateurs qui souscrivent un crédit immobilier se voient souvent imposer l’assurance emprunteur associée à l'oganisme prêteur. Bien que la loi leur permet de choisir en toute liberté une autre assurance emprunteur, dans les faits, la délégation est rare et les Français sont généralement peu au fait de cette possibilité. Pourtant, en optant pour un assureur alternatif, les emprunteurs peuvent réaliser des économies substantielles.

Selon une estimation du courtier Magnolia, changer d’assurance peut rapporter entre 15 000 et 20 000 euros, selon les profils. Dans son étude, Magnolia met en avant trois profils :

  • Un couple de 30 ans fumeurs
  • Un couple de 40 ans non fumeurs
  • Un coupe de 50 ans non fumeurs
Etude Magnolia : les gains espérés en cas de délégation d'assurance emprunteur selon votre profil

Chaque couple a emprunté 193.000 euros (montant moyen de l’emprunt selon le courtier Meilleurtaux) sur 20 ans au même taux identique de 0,95%. Trois ans après la signature de leur contrat, ils décident de mettre les assureurs en concurrence. Le potentiel d’économies est de 16.17€/mois pour le premier couple, 19.33€ pour le couple de quadragénaires et 20.90€ pour le dernier couple.

Si la délégation permet de réaliser autant d’économies, c’est principalement parce que les banques proposent des assurances basées sur des tarifs mutualisés. À l’inverse, les tarifs pratiqués par les assureurs dits “alternatifs” sont personnalisés et adaptés au profil de l’emprunteur (âge, état de santé, profession, …). Les consommateurs ont donc intérêt à se tourner vers les comparateurs pour trouver la meilleure assurance en fonction de leur profil.

Les données bancaires, la solution pour faciliter la délégation

La perspective de réaliser ces économies est souvent occultée par l’opacité des banques sur la question de l’assurance emprunteur. Ces dernières profitent aussi de la méconnaissance des consommateurs en la matière. Une enquête menée par Magnolia révèle que : 80% des assurés affirment ne pas connaître le montant de leur assurance emprunteur et 62% des détenteurs d’un contrat assurance emprunteur n'ont aucune idée des économies potentielles.

Par ailleurs, pour conserver ce marché juteux, les banques mettent en œuvre des pratiques afin de freiner la mise en concurrence des contrats. Par exemple, elles font traîner le dossier en demandant des pièces supplémentaires jusqu’à épuisement du délai légal. Ou encore elles retoquent les demandes au motif d’une inéquivalence de garanties. En face, les assureurs alternatifs doivent trouver des solutions pour contourner ces freins à la délégation de l’assurance emprunteur.

Pour y parvenir, la transformation digitale de l’assurance est indispensable. En permettant d'accéder directement aux données bancaires des demandeurs, l’agrégation intervient comme un outil d’aide à la vente qui facilite l'acquisition sur ce marché juteux. En effet, les assureurs peuvent désormais prendre en charge la démarche de substitution en s’appuyant sur la data.

Les données suivantes sont accessibles directement via une solution d’agrégation ou déductibles grâce à l'utilisation de règles métier :

  • Informations du titulaire du compte (nom, prénom, date de naissance, adresse..).
  • Informations sur le crédit (capital initial emprunté, capital restant dû, date de 1ère échéance, taux et nombre de mensualités...)

Si la réglementation européenne oblige les banques à mettre à disposition les données de consultation de solde et de paiements, les informations sur le crédit ne sont pas encore concernées par la DSP2. Mais pour combien de temps ?

Une dernière étape à franchir pour libéraliser complètement le marché

Le leadership des banques sur le marché de l’assurance emprunteur repose largement sur la facilité de souscription qu’elles proposent. La souscription à l’assurance de prêt se fait via le même canal que la souscription à la demande de prêt elle-même. Dans le cadre d’un projet immobilier déjà chronophage, le consommateur y voit un moyen d’alléger sa charge mentale. D’autant plus que la délégation n’est évidemment pas mise en avant par les acteurs historiques.

Depuis 2010, le cadre réglementaire a évolué vers une ouverture plus large à la concurrence, favorisant l’émergence d’acteurs alternatifs. Mais l’ouverture demeure incomplète. Pour que la concurrence soit réellement libre, une dernière étape reste à franchir : la possibilité de changer d’assurance emprunteur à tout moment. En premier lieu, elle ferait disparaître la question du délai légal sur lequel les banques s’appuient pour refuser une partie des demandes. Seule l’équivalence des garanties pourrait encore faire obstacle à la substitution. Mais, comme évoqué plus haut, l’agrégation facilite la démarche.

Une proposition de loi en ce sens a été adoptée par l’Assemblée nationale le 25 novembre 2021. Elle a le soutien de l’exécutif qui y voit un moyen de soutenir le pouvoir d’achat des ménages. En outre, pour libéraliser les marchés, l’accès aux données doit être facilité pour les acteurs tiers. Une réglementation contraignante pour les banques permettrait aussi de mettre un terme aux pratiques abusives qui faussent la concurrence sur le marché de l’assurance emprunteur.

A terme, l’ouverture totale du marché de l’assurance emprunteur semble inéluctable en dépit de la volonté des acteurs historiques de conserver leur pré gardé. Cette ouverture joue en faveur des consommateurs. Contrairement à l'argument soulevé par les banques qui n'hésitent pas à parler d'"américanisation de l'assurance emprunteur", la libre concurrence n’entraîne pas de désavantage pour les profils dits à risque (âge, état de santé, profession…). Au contraire, de nouveaux acteurs se spécialisent sur des segments de niche pour proposer la meilleure assurance emprunteur en fonction du profil et proposer des garanties individuelles sur-mesure.

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