L’entrée en vigueur de la DSP21 marque l’ouverture des données bancaires à de nouveaux acteurs. Initialement utilisé pour faciliter la gestion budgétaire, les usages de l’agrégation de comptes bancaires se généralisent, favorisant ainsi l’émergence de nouvelles pratiques. Dans cet article, découvrez en quoi la DSP2 est une réelle opportunité pour les acteurs du cashback, du recouvrement et de la comptabilité.

Qu’est-ce que l’agrégation de données bancaires ?
L’agrégation de données consiste à regrouper et synthétiser des données issues de sources différentes. Avec l’entrée en vigueur de la DSP2, l’agrégation dispose désormais d’un cadre légal précis.
En effet, la directive favorise l’open banking, c’est-à-dire un plus large accès aux données bancaires pour un certain nombre de tiers autorisés, et notamment les agrégateurs. Cette ouverture renforce donc différents usages de l’agrégation.
Les usages actuels de l’agrégation de comptes
Historiquement, les agrégateurs de comptes s’adressaient essentiellement aux particuliers qui cherchaient à simplifier la gestion de leur budget. Plus besoin donc de se connecter à ses différents espaces personnels, ni de retenir de multiples identifiants et mots de passe pour consulter ses comptes.
Initialement, l’usage des agrégateurs était surtout consultatif et analytique. Ils permettaient de :
- Visualiser ses dépenses en les classant, par exemple, en plusieurs catégories (logement, loisirs,…)
- Prévoir son budget en prenant en compte ses différents postes de dépenses
- Réagir sur son solde en configurant des alertes
Désormais, les usages de l’agrégation destinés aux particuliers s’élargissent. Plusieurs acteurs du marché offrent maintenant la possibilité de réaliser des virements de compte à compte via leur interface.
La DSP2 ouvre aussi de nouvelles perspectives à plusieurs catégories de professionnels. Maintenant que l’accès aux données s’élargit, ces acteurs ne dépendent plus des banques pour recueillir de l’information. Ils peuvent recourir à des agrégateurs agréés pour accéder aux données bancaires de leurs clients et proposer des offres plus attractives.
Les nouveaux usages de l’agrégation bancaire
Cashback et DSP2
Le cashback est un service qui permet de retirer de l’argent en espèces auprès d’un commerçant lors d’une transaction par carte bancaire. Concrètement, il consiste à régler par carte bancaire un montant plus élevé que le prix de la marchandise achetée et à recevoir la différence en espèces. Si cette pratique est courante dans certains pays, notamment anglo-saxons, en France, seul le cashback en ligne était autorisé depuis plus de 10 ans.
De nouveaux services, comme Poulpéo ou Igraal, permettent à leurs utilisateurs d’activer leur cashback et de cumuler de l’argent dans une cagnotte lorsqu’ils réalisent des achats dans une enseigne partenaire. Jusqu’à maintenant, les clients devaient effectuer leurs achats depuis la plateforme de cashback via une redirection sur les sites marchands ou fournir les preuves d’achats dans les magasins physiques. L’agrégation simplifie largement la démarche.
Recouvrement et agrégation bancaire
La DSP2 et l’essor des agrégateurs bancaires ont aussi un impact sur les méthodes de recouvrement. Les frais de recouvrement sont un enjeu de taille pour de nombreux acteurs, comme par exemple dans le retail. La question qui se pose à eux peut se résumer ainsi : comment augmenter notre taux de recouvrement sans dissuader les clients en difficulté financière de revenir sur notre site ? Jusqu’ici, les acteurs du recouvrement opéraient un peu « à l’aveugle ». Ils mettaient en place leurs actions sans avoir une vue précise de la situation financière des personnes concernées.
Grâce à une analyse approfondie des profils, ils peuvent initier des actions de recouvrement personnalisées. Par exemple, l’agrégation leur permet de :
- Déterminer en amont les chances de recouvrement et les optimiser en analysant le comportement d’achat et le rythme de consommation
- Proposer des solutions adaptées au client comme l’échelonnement optimisé ou le paiement à la date offrant les meilleures probabilités de solvabilité
Les cabinets comptables et l’agrégation de comptes bancaires
L’agrégation de données peutt aussi impacter fortement les pratiques des cabinets comptables. En effet, le temps où le comptable s’isolait dans son bureau avec une liasse de papiers à traiter semble révolu… ou presque.
Désormais, les données sont majoritairement stockées dans le cloud, à travers les différents outils digitaux utilisés par les clients. La question, à présent, c’est surtout de savoir comment recueillir, traiter et analyser cette data existante. Pour cela, les cabinets d’expertise comptable ont besoin d’outils de centralisation des flux, qui agrégent les données figurant dans les différents services en ligne de leurs clients. Mais cette pratique est encore assez peu répandue.
L’agrégation de données change la donne. Couplée à des outils de business intelligence ou d’informatique décisionnelle, elle révolutionne la profession et ouvre la voie à de nouvelles pratiques fondées sur la smart data et l’analyse prédictive. Signe de cette évolution, l’agrégateur Gérer mes comptes a été racheté dès 2015 par le réseau d’experts comptables Cerfrance. Par ce biais, les comptables du réseau peuvent récupérer automatiquement les données bancaires de leurs clients entrepreneurs et les conseiller plus efficacement.
En facilitant une pratique légale de l’agrégation bancaire, la DSP2 offre de nouvelles possibilités à de nombreux acteurs du secteur financier. Cashback, recouvrement, expertise comptable bénéficient d’un accès inédit aux données pour remodeler et moderniser leurs usages et leurs offres. Envie d'étudier l'apport de l'open banking pour votre marché ? Un expert en connaissance bancaire peut vous accompagner !
1DSP2 - La directive sur les services de paiement, dite DSP2, votée en 2015 par le Parlement Européen et entrée en vigueur en septembre 2019 vise à harmoniser la réglementation sur les paiements au sein de l'Union Européenne.